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Terres cultivables et terres cultivées : apports de l’analyse croisée de trois bases de données à l’échelle mondiale

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Notes et études socio-économiques n° 34 - décembre 2010
Cet article (2) analyse trois bases de données relatives à l’étendue des terres à usage agricole, que cet usage soit effectif ou potentiel, dans le monde et dans les grandes régions : il s’agit des bases FAOSTAT, de l’étude GAEZ et du SAGE, cette dernière base étant reprisedans celle de GTAP.
Malgré leurs différences et leurs incertitudes inévitables, ces bases indiquent que les superficies de terres utilisables en culture pluviale (sans besoin d’irriguer) et non encore cultivées sont très étendues à l’échelle du monde, de plusieurs grandes régions et de nombreux pays, en particulier en Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne. En revanche, cette ressource apparaît rare, voire épuisée, au Moyen-Orient et en Asie. Le développement de l’irrigation permettrait d’étendre les superficies cultivables en céréales dans plusieurs régions où cette ressource est rare, notamment en Asie centrale et au Moyen- Orient. Le réchauffement climatique entraînerait probablement un accroissement, modeste, des superficies cultivables du monde, mais une diminution dans les pays en développement, notamment en Asie du Sud et du Sud-Est où cette ressource est déjà rare. À l’échelle du monde, les superficies des terres utilisables en culture pluviale sont largement supérieures aux superficies nécessaires pour assurer tout à la fois des conditions de sécurité alimentaire satisfaisantes pour l’ensemble de l’humanité et un certain développement des cultures pour les agrocarburants. Cette conclusion reste vraie même en se plaçant dans l’hypothèse d’une très faible croissance des rendements des cultures, selon un scénario de révolution doublement verte durable, et même en excluant de la mise en culture toutes les forêts et toutes les zones actuellement protégées. La valorisation durable de ces ressources en terres cultivables requiert des politiques publiques appropriées de prix agricoles, d’accès à la terre et de recherche-développement orientées vers les besoins et les possibilités des producteurs pauvres.
Par Laurence Roudart

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