Pratiques et nécessité de la régulation des marchés agricoles
Notes et études économiques n° 27 - avril 2007
L’instabilité des cours des matières premières fait peser des risques considérables sur les pays en développement, dont les conséquences sont exacerbées par les politiques de libéralisation.
La régulation de ces marchés s’avère nécessaire tant sur le plan économique, afin de pallier les décalages entre les dynamiques marchandes de court et de long termes, que sous l’angle juridique, pour donner plus d’importance aux préoccupations sociétales. A ce titre, la mise en place de mécanismes régulateurs ne doit pas procéder d’une approche économiciste exclusive, mais doit intégrer les acteurs et leurs stratégies, ainsi que les spécificités de l’organisation des filières. En outre, la combinaison d’instruments de marché à gestion privée et publique, et de mécanismes d’intervention est indispensable et doit s’accompagner, pour être efficace, d’un accord de coopération décliné à différents niveaux, y compris à l’échelle internationale. Les négociations internationales doivent être poursuivies sur des bases différentes de l’Accord de 1994, en revenant aux objectifs de 1947. Les préférences nationales et/ou régionales, et le droit à la souveraineté alimentaire sont mis en avant afin de définir les bases d’une coopération internationale de régulation des marchés et de réglementation des politiques commerciales.
par Jean-Marc Boussard, Hélène Delorme et Pierre Fabre, avec la collaboration de Julie Villain