La réforme de la PAC de 1992 : bilan d’une décennie d’adaptation des élevages "bovins viande"
Notes et Etudes Economiques n° 16 - avril 2002
Au cours de la dernière décennie, les exploitations d’élevage "bovins-viande" ont considérablement augmenté leur SAU (+27%) et leur cheptel (+40% de vaches allaitantes par exploitation). Ces évolutions sont corrélées dans presque toutes les régions d’élevage à une disparition de plus de 10% du nombre d’exploitations spécialisées.
Malgré la baisse des prix institutionnels décidée en 1992, le produit brut des élevages bovins progresse de 23% (en francs courants par exploitation) sur la période et ce directement du fait de l’augmentation des cheptels. Les charges évoluant plus vite que le produit, la valeur ajoutée est donc en nette régression sur la décennie (-10% par exploitation, -29% par ha). Cependant, l’augmentation des soutiens publics, combinée aux baisses d’impôts et taxes confortent l’EBE des exploitations, qui croit de 55% (en francs courants) sur la période. Le résultat disponible gagne ainsi près de 75% par exploitation, soit 37% pour un résultat ramené à l’hectare et 32% par UGB. Les ratios financiers sont globalement stables sur la décennie. On notera, pour conclure, que les exploitations sont de plus en plus spécialisées et que leur dépendance à l’égard des soutiens publics s’accroît au cours de ces 10 années, les rendant très vulnérables à toute modification de politique agricole.
par Véronique Borzeix